dimanche 6 septembre 2020

Entre Etançons et Soreiller : la traversée du Pic Geny

Ce week-end, départ pour un grand voyage rocheux au cœur des Ecrins, la traversée du Pic Geny, en mode bivouac avec Marie.


Cette traversée me trottait dans la tête depuis un petit bout de temps, mais chaque occasion a avorté pour cause de météo... Mais cette fois ci, c'est la bonne!

Départ de Valence à 8h30 pour arriver à la Bérarde sur les coups de 11h30, le temps de pic-niquer, de descendre la voiture aux Etages, et de remonter en pouce on commence à marcher vers 14h. 

L'itinéraire est assez simple : montée jusqu'à l'attaque de l'arête pour y bivouaquer (sur la moraine vers 2700m), puis le lendemain, gaz sur l'arête jusqu'au sommet (700m de D+ quand même). Du sommet, descente côté Soreiller, puis jusqu'aux Etages. 


La montée au bivouac se fait tranquillement, c'est du bon sentier, mais on est quand même assez chargé : on se tape le bivouac, le matos de grimpe... Et comme il a neigé 30cm la semaine dernière, on a aussi les crampons / piolets ocazou (enfin, on a pris qu'un piolet pour deux au cas où). 
On tente d'amadouer les ânes pour qu'ils nous portent les sacs ^^

La Reine Meije
L'avantage, c'est qu'on trouve plein de myrtilles en chemin, ça nous fait le dessert!

Face W du Dôme des Ecrins

Un peu en dessous de la moraine, on a vu sur notre course du lendemain

Arrivés sur la moraine vers 16h30, on trouve une chambre avec vue *** sur montagne, et climatisation intégrée (mais pas le chauffage)
Montage du bivouac sur fond de Grande Ruine.

La vue pas dégueu

Et le programme du lendemain.

Le traditionnel purée-saucisse (risotto champignons pour Marie), et tout le monde au lit! 
Après une nuit fraîche (et avec un duvet tout neuf finalement un peu trop juste pour les bivouac en altitude en fin de saison), mais assez bonne finalement, lever à 6h30 pour un décollage à 7h40 du bivouac. Une vingtaine de minutes plus tard, on attaque l'arête, sous le soleil qui nous réchauffe un peu. 
Vers l'attaque, juste au dessus du bivouac

Et c'est parti!


Une fois sur l'arête, l'itinéraire est simple : "suivre au mieux l'arête jusqu'au sommet" ^^ Au moins, pas moyen de se perdre. 

On fait une majorité de la course en corde tendue, en alternant les leaders. 


Le soleil arrive au fond du vallon des Etançons

Le Plaret (et ce qu'il reste du glacier du Plaret...)

La première partie est en bon rocher, et pas très aérienne, mais plus on monte, plus ça devient aérien! Et ça se protège bien, on trouve toujours de quoi mettre un friend ou une sangle.

Il en reste un paquet...

Marie sur fond de Grande Ruine et d'Ecrins

Vers 3100m d'altitude, l'arête se couche un peu, et on arrive au niveau du Glacier du Plaret. On commence à avoir un peu de neige en face N. Une dizaine de cm, plutôt dure, mais qui ne nécessite pas de mettre les crampons. Et le fil de l'arête n'est pas enneigé, du coup, on peut facilement éviter les zones de neiges. 



La progression sur l'arête continue, toujours pas dur, et dans un super rocher!





Grande Ruine et Ecrins

La Meije

On a déjà fait un bon bout d'arête! Et c'est pas terminé... 


Au bout de 4h de parcours, et on arrive au sommet! Il était temps, avec les sacs lourds, je commençais à avoir un petit coup de mou.
Dernier ressaut!

Vallon du Soreiller, avec l'Aiguille du Plat de la Selle et la Dibona

Ecrins S (Secteur Pilatte, les Rouies...)

Meije, Pavé, Gaspard, Grand Ruine

Grande Ruine, Ecrins, Ailefroide



Petite pause, histoire de manger une barre, mais on ne traîne pas trop, il reste la descente à faire... Il est midi, mais le piknik attendra encore.

La descente commence par un couloir assez étroit à désescalader jusqu'à la Bréche du Rouget. 

Sortie du couloir, sous la brèche du Rouget

La Brèche du Rouget

Une fois la brèche atteinte, il faut bien rester rive droite, et suivre les cairns. 

On échappe pas aux traditionnelles questions : est ce qu'on est au bon endroit? Il est où ce rappel? Est ce qu'on a déjà passé la brèche mentionnée dans le topo?

Et bien sur, après s'être esquinté 5min les yeux a chercher les cairns sans les trouver, on décide de partir d'un côté. Et dés qu'on se remet en route, on voit 5 ou 6 cairns du côté opposé! La loi de Murphy s'applique même en montagne...


Finalement, on arrive a descendre sans trop de problèmes, mais on aura quand même mis 2h30 avec la fatigue, les sacs lourds, la desescalade, on a pris notre temps. 

Un rappel, et c'est la fin! Le piknik aura eu que 3h de répit (le temps de la descente ^^)

Le piknik avalé, on attaque la descente vers le refuge du Soreiller, 


Au refuge, on tombe sur Diane et Cyril, qui reviennent de la traversée des aiguilles du Soreiller. On discute quelques minutes, mais on ne traîne pas trop, il est 17h et il reste encore 2h de descente, et la route jusqu'à Valence... 
Et grande nouveauté pour moi, c'est la première fois que je vois la Dibona! 

La Dibona



Plus que quelques mètres de descente et on arrive!

Et on retrouve la voiture aux Etages vers 19h, après une bonne journée, et un grand voyage sur cette arête S du Pic Geny!

Le reste des photos : Pic Geny